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Bibendum Historique
Bibendum Historique

La légende de la Gordon-Bennett, 120 ans déjà !

Le 120ème anniversaire de la Coupe Gordon-Bennett est l’occasion d’une exposition temporaire sur cet événement international sans précédent en Auvergne.

Une rétrospective présentée, par l'Aventure Michelin...

le portrait de James Gordon Bennett.

Une course mythique

Pour encourager l’industrie automobile naissante, James Gordon-Bennett, audacieux propriétaire du journal New-York Hérald, décide en 1900 de créer la première course internationale dans laquelle les pays sont représentés par leurs constructeurs.

le portrait de James Gordon Bennett.

La Français Léon Théry remporte l’édition 1904 en Allemagne. Charge lui revient d’organiser l'édition suivante, programmée le 5 juillet 1905.  L’enjeu dépasse alors le strict cadre sportif pour devenir clairement politique et économique. Prêts à relever le défi, les frères Michelin proposent d’organiser cet événement dans le Puy-de-Dôme.

Sur un parcours routier tracé autour de Clermont-Ferrand naît le circuit d’Auvergne.

Cet événement international a créé une effervescence jusqu’alors inconnue à Clermont-Ferrand.

Plus de 80 000 spectateurs sont venus du monde entier assister à ce spectacle, tandis que l’octroi de la ville a enregistré 5 000 voitures (la production annuelle française est de 4 000 véhicules à cette époque).

Le recteur d’Académie a même avancé au 28 juin les examens du Baccalauréat qui auraient dû avoir lieu le jour de la Coupe.

la coupe des tout-petits
la coupe des tout-petits

Champions en herbe

Les petits Français suivirent le mouvement en 1905, organisant une course sur une partie du circuit d'Auvergne des "grands" puisqu'il s'agissait de descendre la côte de la Baraque. Leurs voitures voulaient être comme celles de leurs glorieux aînés et le jeune Sabin, le vainqueur, pilotait une "Pope-Toledo" dont les roues étaient des roues de landau et le volant une petite roue à manivelle.

Le circuit d'Auvergne

Le défi proposé par Michelin est très différent, dans sa forme, des précédents. D’une longueur de 137 kilomètres, le circuit est essentiellement tracé en zone montagneuse et comprend de nombreux virages. 

Le but n’est pas tant de montrer la puissance des voitures, qui filent déjà à plus de 150 km/h, que de valoriser l’habileté des pilotes et surtout la tenue de route des pneumatiques.

Sera déclaré vainqueur l’équipage ayant parcouru le plus rapidement possible les quatre tours de ce circuit routier.

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En prévision de l'accueil de milliers de spectateurs, Michelin édite un livret et une carte présentant le circuit et les concurrents de l'épreuve, mais aussi les ressources touristiques, hospitalières et culinaires de l'Auvergne. Un véritable guide touristique !

Le Royaume-Uni en vert
Le Royaume-Uni en vert
Les Etats-Unis en rouge
Les Etats-Unis en rouge
La France en bleu
La France en bleu
L'Allemagne en blanc
L'Allemagne en blanc
L'Autriche en jaune et noir
L'Autriche en jaune et noir
L'Italie en noir
L'Italie en noir
Les véhicules en lice sur le parcours
Les véhicules en lice sur le parcours
Concurrents prestigieux
Des éliminatoires organisées un mois avant la course, ont permis de sélectionner trois voitures par pays représenté. Les six nations qui s'affrontent placent leurs espoirs dans leurs meilleurs constructeurs, leurs meilleurs équipementiers et leurs meilleurs pilotes. Ils sont considérés comme de véritable héros chargés de défendre l'honneur national.
Camille Jenatzy court pour l'Allemagne sur Mercedes. Il abandonne au troisième tour.
Tampon Michelin Timbre Michelin
La passerelle au dessus du chemin de fer du Cratère.

Une préparation minutieuse

Une fois le tracé choisi, il fallut aménager et sécuriser le circuit : trois ponts provisoires pour enjamber les voies ferrées, 23 kilomètres de grillage métallique, 11 kilomètres de palissades en bois...

Pendant les mois précédents la course, constructeurs et pilotes furent venus reconnaître le circuit. Des conseils de sécurité furent donnés tant aux participants qu’aux spectateurs et aux riverains pour que la cohabitation soit harmonieuse.

La passerelle au dessus du chemin de fer du Cratère.
Les tribunes à Laschamp

Un véritable village de toile fut édifié dans la plaine de Laschamps : tribunes de 10 000 places, une salle de rédaction avec téléphone et télégraphe pour 300 journalistes, buvettes, restaurants, boutiques…

La veille de la course, une tornade s’abat sur l’Auvergne et dévaste une grande partie des installations de Laschamps. Des centaines d’ouvriers travaillent toute la nuit pour réparer les dégâts. Le 5 juillet à 6 heures du matin le départ de la course est donné comme prévu !

Les tribunes à Laschamp
Plainte pour une poule écrasée
Plainte pour une poule écrasée

Plainte pour une poule écrasée...

Prudent, l'Automobile-Club d'Auvergne avait décidé, pour éviter tout problème, de demander à chaque constructeur une provision de 200 francs pour indemniser les habitants du circuit du préjudice causé par le "cylindrage des volatiles par les concurrents". Une poule écrasée sera payée un franc, un canard un franc cinquante, une oie deux francs.

une équipe victorieuse

Georges Richard et Henri Brasier alignent 3 voitures (n°1,11 et 21).

Pour la victoire, la lutte est serrée. Notamment entre Léon Théry (pilote de la numéro 1) sur Brasier, et Vincento Lancia sur FIAT.

Si l’Italien parvient à faire le meilleur temps au tour (1 h 34 min 57 s), c’est finalement le Français qui l’emporte à la moyenne de 78,4 km/h.

Michelin s’est surpassé à l’occasion de cet événement, en proposant en plus de son traditionnel pneu lisse : « des pneus antidérapants qui ont fait merveille. J’ai vu ces bandages subir sans broncher des coups de freins dont l’anormale brusquerie aurait dû mettre en pièces tout assemblages de toile, de caoutchouc et de rivets d’acier insuffisamment homogène. La dernière création de Bibendum est digne d’éloges », comme en témoigne Maurice Chérié, l’envoyé spécial de La France Automobile sur la course.

Michelin a mis en place une judi­cieuse organisation permettant de changer les pneus d’une voiture en 3 minutes contre 7 à 10 chez ses concurrents.

Sur des emplacements bétonnés spé­cialement aménagés, quatre équipes de trois hommes se chargent de l’opération (une équipe par roue).

Pendant ce temps, des mécaniciens se chargent des pleins d’huile, d’essence et d’eau. Une véritable ruche, parfaitement bien réglée !

L’exploitation publicitaire de la Coupe Gordon-Bennett fut à la hauteur de la réputation de cet événement international : cartes postales, dépliants, éventails, gobelets, ballons, jouets, boîtes à bonbons, broches, médailles…Tous les supports furent bons pour associer les marques au prestige de la course. Michelin, co-organisateur, est parmi les plus prolifiques, pour le plus grand bonheur des collectionneurs aujourd’hui.